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Focus sur l’expérience marocaine en matière d’aviation à l’assemblée de l’OACI à Montréal

L’expérience marocaine en matière d’aviation a été présentée lors de la 40ème assemblée générale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui se tient à Montréal.
Dans une intervention mardi devant un parterre de représentants des États membres de l’OACI, d’institutions internationales et d’organisations professionnelles, le directeur de l’aviation civile au ministère du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, Zakaria Belghazi a souligné l’importance accordée dans le Royaume au secteur du transport aérien en tant que levier du développement, particulièrement pour l’activité touristique et l’industrie de l’aviation.

Cette dynamique, a-t-il dit, a eu un impact bénéfique à l’échelle nationale en ouvrant la voie à une politique de libéralisation réussie dans le secteur du transport aérien, conformément aux directives de l’OACI.

La stratégie marocaine s’articule autour de l’amélioration de la transparence des règles et pratiques d’accès au secteur, du développement de la connectivité aérienne par une plus grande densité des vols existants, de l’ouverture de nouvelles lignes directes et de la promotion des projets de création d’entreprises marocaines, a expliqué le responsable.

L’accent est mis en outre sur la conclusion d’accords bilatéraux plus ouverts dans le domaine des services aériens, l’optimisation de la liaison aérienne à travers le pôle de Casablanca et le renforcement de la sécurité, la sûreté, la gestion du trafic aérien et la protection à la fois des consommateurs et de l’environnement.

Dans ce contexte, a-t-il rappelé, le Royaume a signé l’accord Open Sky avec l’Union européenne en 2006 de même qu’il a conclu une série d’autres accords bilatéraux avec des pays arabes et africains, asiatiques et américains, dont un accord de Ciel ouvert avec les États-Unis conclu en 2001.
Il a indiqué, à cet égard, que les démarches nécessaires ont été entreprises pour adhérer à la Déclaration de Yamoussoukro sur la libéralisation du transport aérien en Afrique, permettant l’extension des liaisons aériennes avec les pays africains signataires, sans restriction des droits de transport, de capacité ou du nombre de voyages et de destinations.

Selon le directeur de l’aviation civile, la politique de libéralisation du secteur a favorisé une augmentation annuelle moyenne de 6,6% du trafic aérien, alors que le nombre de passagers est passé de 10,4 millions en 2006 à 22,5 millions en 2018. Il a aussi mis l’accent sur l’entrée de nombreuses sociétés étrangères dans l’espace aérien marocain aux côtés des acteurs nationaux, y compris les compagnies aériennes low cost. En effet, plus de 51 compagnies offrent des vols réguliers vers le Maroc, dont 19 compagnies aériennes à bas prix.

Cette politique, a-t-il ajouté, a permis à l’aéroport Mohammed V de se positionner en tant que hub international et régional, offrant des vols à destination d’environ 98 aéroports internationaux et 54 pays sur quatre continents.

M.Belghazi a noté que le Royaume s’est, de même, doté d’un noyau en matière d’industrie aéronautique conciliant qualité, diversité et compétitivité grâce notamment à l’installation d’opérateurs internationaux et à la diversification des activités liées à l’aviation internationale. Le secteur compte actuellement 140 acteurs internationaux, y compris le système industriel du groupe Boeing, permettant au Maroc d’émerger comme un leader en Afrique en termes d’exportations.

S’agissant du marché africain, le trafic aérien entre le Maroc et les autres pays du continent a enregistré une hausse considérable. Le nombre de passagers est en effet passé de 644.351 en 2005 à 2.117.276 passagers en 2018, soit une augmentation annuelle moyenne d’environ 9,58 %.

Par ailleurs, le groupe Royal Air Maroc se positionne en tant qu’entreprise leader au niveau continental qui travaille à la création d’un nouveau réseau vers le marché africain couvrant environ 30 destinations dans 27 pays africains (soit une moyenne de 180 vols hebdomadaires).

Conduite par l’ambassadeur du Maroc au Canada, Souriya Otmani, la délégation marocaine, qui comprend notamment le directeur du transport aérien Tarik Talibi, et M. Belghazi, a activement participé aux travaux de l’assemblée portant sur les objectifs stratégiques de l’OACI en termes de sécurité, de sûreté et d’environnement, mais aussi sur les nouveaux domaines à réglementer comme les aéronefs non habités et les vols suborbitaux.

L’ordre du jour de l’Assemblée prévoit en outre des débats consacrés à la protection de l’environnement. L’organisation a mis en place une série d’initiatives destinées à limiter les émissions de gaz à effet de serre, le bruit causé par les aéronefs et les effets de l’aviation sur la qualité de l’air.

Le Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA), dont la phase pilote débutera en 2021, se fixe justement pour objectif une croissance neutre en carbone dès 2020.

L’Assemblée générale de l’OACI regroupe l’ensemble des 193 États-membres. Elle se réunit au minimum une fois tous les trois ans.

Créée en 1944, l’Organisation de l’aviation civile internationale est une institution spécialisée des Nations unies chargée d’établir le cadre réglementaire mondial de la sécurité de l’aviation civile à l’échelle planétaire.